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mardi 3 février 2009

Au bon vieux temps de jadis

A toutes celles et tous ceux qui se disent que c'était mieux avant en pestant contre les retards et les conditions de transport dans les trains, je recommande la lecture de cet article intitulé Luxe de prévenances !, qui fut publié dans le Courrier de Philippeville du 15 août 1936. Bien sûr, les trams vicinaux ne sont pas les trains que nous connaissons, et le trajet entre Olloy-sur-Viroin et Oignies-en-Thiérache n'a rien à voir avec la ligne Bruxelles-Luxembourg, mais tout de même, ça vous la peine d'y jeter un oeil.

Le Congrès Eucharistique de Oignies fut un triomphe et pour le Christ et pour la paroisse de Oignies. Nulle part encore dans la contrée, ont déclaré de nombreux participants, on n'avait vu pareil luxe de décors, pareil déploiement de zèle et pareil goût pour le pavoisement. Ajoutez à cela que toute la préparation du Congrès s'est faite outre tout espoir de beau temps. Honneur donc aux paroissiens de Oignies ! D'autres diront plus au long leur mérite et leur succès.
Mais ce qui détonna et ne fut vraiment pas à la hauteur de sa tâche en la circonstance fut l'Administration des Chemins de fer vicinaux. Longtemps les congressistes garderont mémoire - oh ! un fort joyeux souvenir ! - de leur voyage en tram aller-retour Olloy-Oignies le 9 Aout de l'an de grâces 1936. Ce fut épique et burlesque ! N'étaient la malpropreté des chars mis à leur disposition, l'acreté de la fumée des locomotives dont ils furent sursaturés, n'était aussi l'incommodité des wagons à bestiaux ou à charbon où ils étaient entassés, tous les voyageurs auraient, sitôt rentrés chez eux, écrits en alexandrins du beau siècle le récit des étapes et péripéties du voyage. Imagine-t-on ? En plein vingtième siècle, alors que déjà il avait un retard de 40 minutes, la direction vicinale dut faire stationner pendant plus de 20 minutes le convoi, arrivé aux deux tiers de sa course. Et pourquoi ? Afin de donner faculté au contrôleur de percevoir le prix des billets. Il n'est de fait pas facile d'insérer encore un contrôleur avec son attirail dans un wagon où déjà l'on étouffe d'être serré !
Il y eut plus et mieux encore. Les messieurs, qui avaient laissé monter d'abord les enfants et les dames, ne s'entendirent-ils pas inviter à prendre place sur un wagon à charbon, nettoyé il y avait eu deux ans à l'intentions des congressistes.
Notez que toutes ces prévenances furent le fait d'une administration prévenue depuis deux mois, assurée du contingent de voyageurs, et qui déjà avait reçu des leçons demeurées fameuses dans la mémoire des habitants de la région. - (Le Brûly !)
Qui pourtant à jamais assuré aux administrations du rail de grasses recettes ? L'expérience ici encore n'a-t-elle pas parlé bien haut. Mais il est des humains que l'histoire n'instruit pas.
On parle de la concurrence du rail et de la route. Et bien vive le pneu !

2 commentaires:

  1. et quand on imagine quelle devait être la qualité du pneu en 1936, ça ne donne vraiment pas envie de prendre le tram !
    cela dit, c'est rassurant de voir que déjà à l'époque il y avait des râleurs qui juraient, mais un peu tard, qu'on ne les reprendrait plus à prendre le chemin de fer. et puis ça relativise

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